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http://www.lemonde.fr/archives/article/2008/12/11/l-ue-se-dote-d-un-code-de-bonne-conduite-sur-ses-ventes-d-armes_1129765_0.html
L'UE se dote d'un code de bonne conduite sur ses ventes d'armesLE MONDE | 11.12.08 | 14h24 • Mis à jour le 11.12.08 | 14h24
Après avoir longtemps plaidé pour la levée de l'embargo sur les exportations d'armes frappant la Chine, la France a pris laconiquement acte, mercredi 10 décembre, de l'adoption sans débat, lundi, par les ministres européens des affaires étrangères, d'une "position commune qui définit des règles unifiées sur le contrôle des exportations de technologie et d'équipements militaires, rassemblées dans le Code de conduite de l'Union européenne en matière d'armement". Paris, a indiqué le Quai d'Orsay, "se réjouit particulièrement de cette avancée importante" qui encadre pourtant les ventes d'armes de manière très stricte.
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La discrétion qui a entouré l'adoption de cette "position commune" tranche nettement avec l'effervescence diplomatique qui avait accompagné les efforts communautaires, en mars-avril 2005, pour faire adopter un code de conduite censé servir de garde-fou aux exportations d'armements susceptibles de profiter à des pays peu regardants sur les droits de l'homme.
A l'époque, la France avait de facto pris ce vote "en otage", en conditionnant son approbation à la levée de l'embargo sur les exportations d'armes létales (mortelles) frappant la Chine, imposé par l'Union européenne (UE) à la suite de la répression du "printemps de Pékin" de 1989. Paris avait pris la tête des pays considérant cette mesure comme un carcan vexatoire et anachronique envers le pays le plus peuplé du monde.
Cette question avait alors pris de l'ampleur, les Etats-Unis menaçant l'Europe de rétorsions commerciales en cas de levée de l'embargo. La Grande-Bretagne s'était inquiétée des conséquences des représailles américaines et la France s'était retrouvée peu ou prou seule. Pendant plus de trois ans et demi, ce statu quo a perduré : le code de conduite est resté en sommeil, de même que la levée de l'embargo imposé à Pékin.
Isolé, Paris s'est finalement rallié à la position européenne majoritaire. En échange d'une discrète "ouverture". Une "déclaration" a en effet été annexée aux conclusions du conseil du 8 décembre, qui rappelle les lignes directrices de décembre 2003 concernant "la mise en oeuvre et l'évaluation des mesures restrictives" frappant certains pays.
SANCTIONS FRAPPANT LA CHINE
Cette disposition permet le réexamen périodique des mesures de sanctions frappant, en l'occurrence, la Chine. Il est peu probable que cette disposition suffise à calmer la colère de Pékin vis-à-vis de la France, suscitée par la rencontre de Nicolas Sarkozy avec le dalaï-lama, le 6 décembre à Gdansk, et qui s'était déjà manifestée avec le report du sommet Chine-UE.
Ce long imbroglio diplomatique n'avait en réalité pas de raison d'être : la "position commune" que viennent d'adopter les Vingt-Sept signifie que l'Union se dote d'un instrument juridiquement contraignant en matière de transfert d'armes, nettement plus exigeant que le code de conduite volontaire de 1998. Désormais, le respect de huit critères est imposé pour autoriser les exportations de technologies et d'équipements militaires.
Parmi ceux-ci, "le respect des droits de l'homme dans le pays de destination finale et le respect du droit humanitaire international par ce pays". La "répression interne" est particulièrement visée. Et pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, la définition suivante est précisée : "La répression interne comprend, entre autres, la torture et autres traitements ou châtiments cruels, inhumains et dégradants, les exécutions sommaires ou arbitraires, les disparitions, les détentions arbitraires et les autres violations graves des droits de l'homme et des libertés fondamentales (...)."
Si ce texte est appliqué à la lettre, que l'embargo soit ou non levé, la Chine ne devrait guère profiter des exportations d'armements de l'UE.
Laurent Zecchini |
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