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[政治] Les vautours de Timisoara—Serge Halimi (罗马尼亚89 西媒的谎言)

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发表于 2011-8-30 23:42 | 显示全部楼层 |阅读模式
本帖最后由 merle 于 2011-8-31 00:22 编辑

(提示:作者为法国著名的外交世界报主编。 文章总结了1989 年罗马尼亚动乱中, 法国主要媒体如何参与推动舆论谎言, 导致齐奥塞斯库夫妇被残酷杀害, 结束了捷克社会主义历史

Les vautours de Timisoara


par Serge Halimi, le octobre 2000

Avant la guerre du Golfe, avant le Kosovo, une autre " juste cause " avait mobilisé les médias occidentaux...

C’était il y a un peu plus de dix ans, quelques jours avant Noël. L’actualité était à l’époque occupée par deux événements de politique internationale. A Panama, l’armée américaine intervenait pour expatrier manu militari avant de le juger à Miami le chef de l’Etat panaméen, Manuel Noriega, un ancien agent de la CIA qui avait cessé d’être utile à George Bush, lui même ancien directeur de la CIA devenu président des Etats-Unis. Cette opération de police internationale fut présentée par la plupart des grands médias comme une promenade de campagne. On apprendrait plus tard qu’elle avait fait près de 2000 morts.

C’était il y a un peu plus de dix ans, quelques jours avant Noël. En Roumanie, une dictature s’écroulait devant les caméras. On parla beaucoup de sang. TF1 expliqua : " Ceaucescu, atteint de leucémie, aurait eu besoin de changer son sang tous les mois. Des jeunes gens vidés de leur sang auraient été découverts dans la forêt des Carpates. Ceaucescu vampire ? Comment y croire ? La rumeur avait annoncé des charniers. On les a trouvés à Timisora. Et ce ne sont pas les derniers. [1]" L’Evénement du jeudi titra : " Dracula était communiste. " (28/12/1989)

On parla de " génocide ", de " charniers ", de " massacres ", de " femmes enceintes éventrées ", de " tortures ", de " corps brûlés dans un crématorium". On évoqua ces " chauffeurs de camions qui transportaient des mètres cubes de corps, qui étaient abattus d’une balle dans la nuque par la police secrète pour éliminer tout témoin. [2]" On parla de 70 000 morts en quelques jours. Sur TF1, Gérard Carreyrou lança un appel à la formation de brigades internationales prêtes à " Mourir à Bucarest. " Il ne dit pas s’il aurait été volontaire. Mais on devina que non.

On parla de Timisoara. Timisoara, 350 000 habitants. Ville martyre. Le 23 décembre 1989, on chiffrait à plus de 10 000 morts le nombre des victimes de la Securitate, la police du régime. Selon l’envoyé spécial d’El Pais, " A Timisoara, l’armée a découvert des chambres de torture où, systématiquement, on défigurait à l’acide les visages des dissidents et des leaders ouvriers pour éviter que leurs cadavres ne soient identifiés. " On découvrit un charnier gigantesque. D’ailleurs, à titre d’exemple, mais seulement à titre d’exemple, on exposa devant les caméras dix-neuf corps, côte à côte, plus ou moins décomposés. Dont celui d’un bébé posé sur le cadavre d’une femme, qu’on imaginait être sa maman. Tous extraits d’une fosse commune. Le 22 décembre, les agences hongroise, est-allemande et yougoslave, qui seront reprises par l’AFP à 18h 54, parlaient de 4 632 cadavres de victimes des émeutes des 17 et 19 décembre, " soit par balles soit par baïonnette " (Tanjung), de 7 614 manifestants fusillés par la Securitate. Un chapeau du Monde annonçait 4 000 à 5000 morts.

Sur la Cinq, Guillaume Durand donna le chiffre de 4 630 corps comme un " bilan tristement officiel." Sur France Inter, le correspondant de la station annonça à son tour comme une certitude avérée la découverte de 4630 cadavres à Timisoara. Derrière lui, en plateau, le commentateur reprit : " 4630 cadavres, vous avez bien entendu, dans une seule fosse commune !" A quatre reprises au cours de ce journal, le chiffre de 4 630 cadavres fut cité sans que nulle source ne fût jamais indiquée. Dans Libération (23/12/1989), un titre sur deux pages fit état des 4 630 cadavres ; il était accompagné d’un éditorial de Serge July titré " Boucherie ". On lisait : " Timisoara libéré découvre un charnier. Des milliers de corps nus tout juste exhumés, terreux et mutilés, prix insupportable de son insurrection. " Le rédacteur en chef, Dominique Pouchin, expliqua : " Tout nous laissait penser, y compris les images qui arrivaient, que l’info était vraie. " (Libé, 4/4/90) Le Monde félicita La Cinq d’avoir " révélé l’horrible charnier des victimes des manifestations du dimanche ?précédent ? " [3].

Le bilan officiel des victimes pour toute la Roumanie est de 689 morts, pas 70 000. A Timisoara, il y aurait eu entre 90 et 147 victimes, pas 12 000. Et, comme le remarqua Jean-Claude Guillebaud, " 90 morts dans une ville de province, c’est beaucoup. " La maman présumée avait succombé à une cirrhose du foie le 8 novembre 1989. La petite fille, qui n’était pas sa fille, avait péri de la mort subite du nourrisson [4]. On avait déterré leurs corps de la fosse commune.

A Panama, il y avait eu 2000 morts, civils pour la plupart, soit trois fois plus de victimes qu’en Roumanie. Personne n’avait cependant parlé de " génocide panaméen " ou de " charnier ". On s’était même amusé des techniques de l’armée américaine qui, pendant des jours entiers, essaya de déloger Manuel Noriega du bâtiment consulaire où il était réfugié en jouant au volume maximum la musique qu’il détestait le plus. Tant d’humanité ...

Mais comme il est dur, dans ce métier, en France, de faire son autocritique. Trois mois après l’imposture de Timisoara, Guillaume Durand prétendait encore : " Le bilan est satisfaisant professionnellement. Si les éditorialistes assis dans leurs fauteuils cherchent la bagarre, ils vont l’avoir. " [5] Un an après la guerre du Kosovo, Jacques Julliard a l’audace de se montrer tout aussi offensif : " Nous n’avons que faire, je le dis hautement, de ces réquisitoires de procureurs et de pions ; de ces tonitruants discours de tranche-montagnes, entrecoupés des gémissements de tous les déçus de l’Histoire. Nous sommes de bonne volonté. Mais si l’on nous cherche, on nous trouvera. " [6]

Serge Halimi

Publié dans La Vache folle n°27, août-octobre 2000, p. 9
Notes

[1] Cité par Jean-Claude Guillebaud, " Roumanie : qui a menti ? ", Le Nouvel Observateur, 5/4/1990.

[2] Cité par Ignacio Ramonet, " Télévision nécrophile ", Le Monde diplomatique, mars 1990.

[3] Le Monde, 24/12/1989.

[4] Libération, 4/4/1990.

[5] L’Evénement du jeudi, 15/3/1990.

[6] Le Nouvel Observateur, 20/4/2000.
http://www.acrimed.org/article1.html
 楼主| 发表于 2011-8-30 23:50 | 显示全部楼层
这段历史能帮我们分析利比亚战争的内幕。
媒体推翻政权:齐奥塞斯库夫妇被杀背后

〔 作者:李奥内斯托 〕
    利用媒体推翻政权的经典案例:齐奥塞斯库夫妇被杀的背后
   人们至今不会忘记1989年发生在罗马尼亚权力更迭时的血腥镜头——被武力推翻的罗马尼亚总统齐奥塞斯库和夫人在逃跑途中被擒,未经任何审判,就被射杀在农庄土墙边。日前,德国电视台播放了一部由布兰德什塔黛导演的纪录片,首次披露是美国中情局策划了罗马尼亚事变,精心导演了推翻齐奥塞斯库的进程。
    导演采访了参与推翻齐奥塞斯库政权的当事人,包括当年的各国总统、总理、政府部长、情报局长,以及直接策划这一事件的美国情报委员会主席哈奇逊。据他们披露,齐奥塞斯库之所以被推翻,完全是在美国中情局直接插手下的一次西方情报部门大合作。直接领导行动的,是中情局驻东欧情报站站长博尔登。
    当时,东欧前社会主义国家均发生了政权更迭,苏联也开始了民主化进程,齐奥塞斯库领导下的罗马尼亚却对此无动于衷,甚至加强了全面控制。中情局由此认为,必须像拿掉毒瘤一样铲掉齐奥塞斯库。他们物色了一位能接替齐奥塞斯库的人,就是戈尔巴乔夫当年的大学同学伊利埃斯库。影片披露,美国人为此还偷偷征询过戈尔巴乔夫的看法。据博尔登本人在片中证实,是美国政府亲自批准了“铲除喀尔巴阡山天才的行动计划”。
    据行动计划参与者们披露,铲除齐奥塞斯库政权的行动计划分为三阶段:首先,恶意诽谤齐奥塞斯库领导下的罗马尼亚国家政权,破坏他的形象。参与这一阶段行动的有几十名情报人员,他们不断向各国媒体传播小道消息,揭露“齐奥塞斯库政权的腐败和邪恶”,描绘该政权的“丑恶嘴脸”和“累累罪行”。
    第二个阶段是宣传炒作能接替“独裁者”的最佳人选,不断渲染和描绘齐奥塞斯库对立面的良好形象和政策主张,即有比齐奥塞斯库更适合担任罗马尼亚领导人、能造福罗马尼亚人民的救星式人物。
    第三个阶段是计划的全面铺开,当时选择的主题是通过媒体拼命歪曲发生在罗马尼亚基米绍尔的所谓“镇压血腥惨案”。据当时西方媒体说,当地民众与罗马尼亚秘密警察发生冲突,政权滥杀无辜,百姓死伤无数。在他们播放的电视片中,反复出现无辜平民“尸横遍野,血肉横飞”的镜头。据布兰德什塔黛了解,镜头中出现的尸体,大都是从停尸房里收集来的,根本不是在所谓“冲突”中死亡的无辜平民。
    恰恰是基米绍尔边境地区的“血腥事件”,成了推翻齐奥塞斯库的导火索。自此之后,罗马尼亚全国开始了向齐奥塞斯库政权“讨还血债”的民主浪潮,最终迫使齐奥塞斯库夫妇仓皇出逃,丧命荒野。
    对于为何在今天才破解15年前的内幕,此间分析众说纷纭,莫衷一是。权威分析人士称,德国人之所以选择此刻捅破这层神秘的窗户纸,实际上是对美国越发嚣张的单边主义强权政治表示不满。导演似乎希望用这样一部影片暗示,在齐奥塞斯库倒台问题上,在米洛舍维奇倒台问题上,在萨达姆倒台问题上,一定还有许多人们至今无法得知的秘情。
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 楼主| 发表于 2011-8-30 23:54 | 显示全部楼层
18 novembre 2009 - Martyrs, mensonges et vidéos

Petit exercice de mémoire en ces temps de commémoration. Vous souvenez-vous comment a éclaté la révolution de velours en Tchékoslovaquie en 1989 ? Par la mort de Martin Schmid. Martin qui ? En fait, les grandes manifestations qui ont abouti à la chute du régime socialiste ont été amplifiées par l'annonce qu'un étudiant de ce nom avait été tué par la police le 17 novembre 1989. Huit mois après la chute du mur, cette nouvelle a dressé les Tchèques contre leur gouvernement qui s'est vite effacé "tout en douceur", face à des foules non violentes  (la "révolution de velours"). Cela entraîné les conséquences historiques que l'on sait. Oui, mais de l'aveu même du dissident Jan Urban, cette histoire qui a bouleversé un peuple était un mensonge. Il y avait bien eu répression brutale d'une manifestation mais pas de mort. Au mieux, c'est une "légende urbaine", au pire une désinformation délibérée.
Et la révolution roumaine (la première révolution télévisée en direct de l'Histoire) ? Un peu plus tard, en décembre 1989, alors que les manifestations se multiplient contre le dictateur Ceaucescu. Les répression menée par la célèbre Securitate provoque l'indignation des médias occidentaux. On parle de 10.000, bientôt de 70.000 morts, quand on n'emploie pas le mot de génocide. À Timisoara, seconde ville du pays, les caméras découvrent un "gigantesque charnier" et montrent des images de cadavres décomposés, mutilés, couturés... À la suite d'une dépêche de presse venue des agences de l'Est, mais reprises par l'AFP le 22 décembre, le chiffre de 4630 cadavres, dont certains horriblement torturés est considéré comme "officiel". Ces gens sont certainement les victimes de la police au service de celui que l'on surnomme maintenant "le Dracula des Carpathes". Il sera fusillé peu après (là aussi devant les caméras pour "génocide" de son propre peuple). Personne ne tique à l'idée que ce nombre de morts représente 1,5 % environ de la population totale de Timisoara (cela aurait quand même dû se remarquer, si tous ces gens avaient disparu en quelques jours). Personne n'ose douter des crimes de Ceaucescu, sous peine d'être accusé de "révisionnisme". Et pourtant quelques temps après, la vérité sera connue : les cadavres avaient été extraits de la fosse commune et de la morgue pour être alignés pour la photo. Ainsi, une image de bébé mort posé à côté de celui de sa mère était un montage entre un enfant victime de la mort subite du nourrisson et d'une femme morte d'une cirrhose, décédés à des dates différentes, et non apparentés. Quand aux massacres, ils auraient fait, après décompte 689 morts dans toute la Roumanie et environ une centaine à Timisoara. Cela ne change rien au fait que le régime de Ceaucescu était dément et brutal, mais cela fait quelques décimales de différence.
Dernier exemple, pris cette fois dans l'autre camp. Comment a commencé la révolte des étudiants allemands en RFA ? Celle qui a donné son impulsion à l'opposition dite extraparlementaire, à plusieurs quasi émeutes, et indirectement à la Rote Armee Fraktion ("bande à Baader") et aux années de plomb ? Par des manifestations pour les droits de l'homme et contre le shah d'Iran le 2 juin 1967. Or au cours de ces manifestations, un policier berlinois Karl-Heinz Kurras prend peur, sort son arme de poing et tire sur l'étudiant de gauche Benno Ohnesorg qui meurt et devient pour une génération entière le symbole du fascisme rampant en Allemagne de l'Ouest, sous la houlette du SPD atlantiste. Des centaines de jeunes se sont engagés sinon dans l'action violente, du moins dans l'activisme d'extrême-gauche à cause de ce drame. Cette fois le mort est authentique : il y a bien eu un étudiant du nom de Ohnesorg tué par la police. Oui, mais c'est le policier qui n'était pas exactement un fasciste ou chien de garde du capital. En fait, comme le révéleront les archives de la Stasi après la chute du mur, Kurras travaillait pour les services secrets est-allemands et était inscrit clandestinement au Parti Communiste Unifié d'Allemagne. Bien entendu, et comme Kurras toujours vivant refuse de s'expliquer, nous ne savons pas s'il a tiré dans un but de provocation délibérée et sur ordre de ses chefs de RDA, ou si, quoique communiste, il s'est affolé et a tiré sans que cela ait rien à voir avec ses motivations politiques (qui n'étaient certainement pas de droite).
Que faut-il en déduire ? Certainement pas que le régime du Shah, celui de Ceaucescu ou celui de Tettling (président du conseil tchèque de l'époque) ne devaient pas être combattus et renversés. Ni que les manifestants n'étaient pas sincères. Ni que l'histoire est une suite de complots et de trucage. Simplement qu'il faut se méfier du culte des victimes, qu'il y en a d'innocentes (comme du reste des martyrs admirables) dans tous les camps, mais aussi de fausses et de mythiques.

http://www.huyghe.fr/actu_730.htm
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发表于 2011-8-31 00:04 | 显示全部楼层
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