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[09.28法国 世界报] 灰质,中国的新革命

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发表于 2008-10-4 10:04 | 显示全部楼层 |阅读模式
【文章来源】http://www.lemonde.fr/le-monde-2/article/2008/09/28/matiere-grise-la-nouvelle-revolution-chinoise_1099264_1004868.html

【声明】本译文仅供本网站使用,谢绝转载

【文章内容】
Matière grise, la nouvelle révolution chinoiseLE MONDE 2 | 28.09.08 | 07h25  •  Mis à jour le 28.09.08 | 14h24

AP/Lee Jin-man
Des milliers de manifestants pro-chinois, dont de nombreux étudiants chinois, arborant des drapeaux chinois aux cris de "Pas de politique, que les Jeux olympiques" et "Allez la Chine", étaient présents tout au long du parcours de 22 kilomètres dans les rues de la capitale sud-coréenne.
数千名支持中国的游行者,其中多数为大学生,挥舞着中国国旗,高喊着“不要政治只要奥运”和“中国加油”出现在韩国首都22千米的火炬传递路线两旁。



La Chine ne se contente plus d'être l'atelier du monde. Grâce à un effort éducatif hors du commun – le nombre d'étudiants vient d'y doubler en cinq ans – elle est en train de s'imposer comme l'une des principales usines à matière grise de la planète. Au centre de cette nouvelle conquête, Shanghaï, d'où surgissent de terre campus, parcs high-tech et centres de recherche et de développement. Enquête parmi ces étudiants et ces jeunes cadres que s'arrachent les entreprises étrangères, et que les Chinois ont de moins en moins de mal à garder chez eux.

De notre correspondant à Shanghaï

Oubliez les armées d'ouvriers bon marché : la Chine est désormais en proie à une révolution, celle de l'intelligence. Shanghaï en est tout à la fois le chantier, et le champ de bataille. C'est la plus spectaculaire des transformations du pays : on y construit des hectares de centres de recherche, de laboratoires et de parcs scientifiques. Microsoft, Novartis, ST Microelectronics, IBM… ? En à peine une année, ils y ont tous installé des centres de recherche et développement (R & D) où des centaines de cerveaux chinois vont réfléchir – certains le font déjà – à de nouvelles applications pour leurs produits. Les " nouveaux campus " de trois des grandes universités de Shanghaï sont occupés par près de 100 000 personnes.

Et il n'y a pas que les forts en maths : comme peu de multinationales ont résisté à la tentation de déplACer à Shanghaï leur quartier général asiatique, on s'y arrache les managers de talent. Les uns reviennent de l'étranger bardés de diplômes, les autres, plutôt que de s'exiler, se servent sur place dans le grand bazar de l'offre éducative venu s'installer sous leurs fenêtres : la Chine est le marché de l'éducation qui connaît l'expansion la plus rapide au monde.

Pour déterminer sa stratégie de début de carrière, Peng Minjia a ainsi eu l'embarras du choix. Avec ses longs cheveux noirs et son minois ravissant, celle-ci cache son jeu de surdouée des mathématiques. Fille d'un professeur de géographie du Hunan, au cœur de la Chine méridionale, parti s'employer dans le privé à Shenzhen, près de Canton, elle adore les chiffres depuis qu'elle est toute petite. Elle a remporté assez de concours de maths pour que l'université Tongji, à Shanghaï, l'une des plus prestigieuses de Chine pour les sciences et la technologie, l'ait pressentie avant même qu'elle ne réussisse le gaokao, l'examen national d'entrée à l'université.

Loin de sa campagne natale, elle s'est épanouie sur ce campus bigarré, où chaque faculté a été dessinée par un architecte différent, et a découvert que les prétendants académiques à son intelligence sont nombreux. Elle a d'abord examiné les possibilités de bourse qui s'offrent à elle aux Etats-Unis, en Allemagne, et en Italie – mais dans ces trois cas, il lui faudrait se destiner à la recherche. Or Minjia ne se voit pas prisonnière d'un laboratoire : "Je voulais quelque chose de plus pratique", dit-elle. Elle a découvert sur Internet que Paritech, un groupement d'écoles d'ingénieurs françaises, propose à Tongji un "master en prévention des risques industriels". Intéressée, elle s'est portée candidate et a été choisie parmi sept postulants pour une bourse proposée par Arkema, société française de chimie implantée en Chine. Celle-ci va débourser 20 000 euros pour financer le séjour de l'étudiante chinoise à l'Ecole des mines de Paris (ENSMP) et ses stages.

Dans ce mariage de raison du temps de la globalisation, l'employeur français trouve son compte. "Notre structure se développe très vite en Chine et a besoin de gens qui savent travailler, constate Sabine de Villoutreys, la directrice des ressources humaines d'Arkema Chine. Il y a en France des ingénieurs chinois très brillants, mais leurs références de salaires sont en euros. Malgré nos besoins très spécialisés, on ne peut pas payer nos ingénieurs au-dessus des standards locaux. Notre stratégie est de 'localiser' le personnel : on remplace les ingénieurs français par des ingénieurs locaux. Donc on sélectionne quelqu'un comme Minjia au départ de Chine, et on finance ses études dans le cadre d'un accord de formation".

SUPERCAMPUS
Cette stratégie de recrutement des ingénieurs chinois en amont est toute nouvelle pour les entreprises. Son apparition illustre les convoitises que suscite la "matière grise" chinoise : on se l'arrache de toutes parts. Pressée par des coûts qui explosent, la Chine s'est engagée dans une formidable mise à jour technologique de son appareil de production. Le Japon ou Taïwan l'ont fait avant elle, mais pas aussi vite. Il n'y a qu'à voir le rythme avec lequel affluent à Shanghaï les investissements en neurones : au Zizhu Science Park, le dernier-né des cinq parcs high-tech de la ville, Steven Sun, vice-président de la chambre de commerce de Zizhu, fait le compte des sociétés étrangères venues s'installer depuis son ouverture en 2003 : presque soixante, pour déjà 3,5 milliards de dollars d'investissements. "80 % des entreprises sont là pour faire de la recherche. Il y a très peu de fabrication ici", assure M. Sun. Actuellement en pleins travaux, le centre de R & D de Microsoft, qui doit accueillir 1 000 chercheurs, ouvrira fin 2008. Une centaine de laboratoires chinois d'Etat ont également élu domicile dans la zone.

Lové dans un coude du fleuve Huangpu, au sud de la ville, avec ses buildings de verre et d'acier et ses aménagements écologiques dernier cri (un golf, une forêt, des canaux : un paysagiste espagnol a dessiné l'ensemble), Zizhu est un parc de nouvelle génération, imaginé de telle sorte que les laboratoires ont à portée de main une réserve considérable de "cerveaux". Les nouveaux supercampus de l'université Jiaotong et East China Normal University (ECNU) s'y font face, de part et d'autre de la grande avenue rectiligne qui fend le parc en deux. Ils accueillent à eux deux quelque 70 000 étudiants en science et technologie. Le japonais Omron, spécialiste des senseurs, s'est précisément installé à Zizhu pour puiser dans ce vivier en y externalisant sa recherche. Moins de dix employés de son centre de R & D à Zizhu sont permanents, et le reste, une centaine, est constitué des équipes d'étudiants et de professeurs recrutées dans les universités.

"Dans notre stratégie de développement, le gouvernement construit un théâtre. Les entreprises y montent la mise en scène et les universités fournissent les acteurs", résume Steven Sun. Cette chorégraphie très volontariste, séduisante sur papier, est bien sûr encore loin d'être aussi harmonieuse que la partition le prévoit. "Il y a un problème de communication entre les entreprises et les facultés. Les premières veulent des résultats rapides, et des profits. Les universités ont du mal à s'entendre avec elles. Et puis il y a de la bureaucratie. Aux Etats-Unis, ce type de coopération existe depuis longtemps, ici c'est tout nouveau", estime Gao. Ce doctorant en micro-électronique à Jiaotong envisage de s'expatrier plutôt que de s'employer à Zizhu, où les compétences requises ne sont pas celles de plus haut niveau.

Cette question d'ajustement de l'offre et de la demande se pose en permanence dans ce gigantesque chantier du savoir lancé par la Chine pour rattraper l'Occident, avec plus ou moins de pertinence. "Les Chinois savent créer des infrastructures mais restent démunis au niveau des ressources humaines. La méthode pour attirer des gens n'est pas au point : les dirigeants ont une vision claire des choses, mais les courroies de transmission patinent", avance l'immunologiste français Bertrand Favreau.

Arrivé à Shanghaï il y a deux ans comme coordinateur d'un programme d'échange de chercheurs entre l'université de Compiègne et celle de Shanghaï, il a choisi, au terme de sa mission, de rester en Chine. "L'université de Shanghaï m'a proposé un contrat chinois, avec un budget qui me permet de couvrir les frais généraux et de recruter deux chercheurs. Les Chinois attendent d'un étranger comme moi que je fasse venir des gens, que je les ouvre à l'international", explique-t-il, dans le bureau où sont entreposées ses caisses de matériel, sur le nouveau campus de l'université de Shanghaï (encore un !), tout au nord de la ville. Son laboratoire sera hébergé dans un édifice tout juste construit destiné aux biotechnologies, à une centaine de mètres du campus. Déçu par le cloisonnement qui, en France, sépare l'université du monde de l'entreprise, Bertrand Favreau se sent grisé par cette aventure chinoise où tout est à faire. Il a convaincu la faculté de signer un protocole d'accord, le premier du genre, avec une start-up chinoise qui cherche à se développer dans les nouvelles molécules et est prête à financer une partie des recherches. "C'est la Chine, ils ont 300 employés pour l'instant, sont cotés au Nasdaq, disent qu'ils seront 1 000 dans un an ! Ils ont l'argent, mais manquent de savoir-faire. C'est pour ça que je peux exister et être utile", affirme le chercheur.

Dans La Terre est plate (éditions Saint-Simon, 2006), le journaliste américain Thomas Friedman décrit un monde globalisé dans lequel l'intelligence circule aussi librement que les capitaux ou les marchandises. Ce best-seller mondial est particulièrement apprécié des cadres chinois les plus éclairés – et ses leçons ne sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd. La Chine, qui a nivelé le relief industriel classique en produisant à bas prix, déboule comme un chien dans un jeu de quilles dans les industries de la matière grise – jusque dans le domaine du logiciel, symbole par excellence du leadership technologique américain : "Très peu de gens se rendent compte combien la Chine a investi dans le développement de programmes informatiques : comme c'est en chinois, on en est moins conscient que pour l'Inde, où tout est en anglais. Mais vous pouvez être sûr que dans quelques années va émerger en Chine un distributeur indépendant majeur de logiciels", explique Pierre Haren, le fondateur et président d'Ilog, numéro trois du secteur en France.

Cet ancien directeur de recherches à Sophia Antipolis, la technopole niçoise, inaugurait, il y a quelques mois à Shanghaï, un siège flambant neuf de quatre étages pour ses activités chinoises, dans une nouvelle zone dédiée aux industries du logiciel du parc Zhangjiang Gaoke (gaoke signifie high-tech). On est sur la vaste plaine qui s'étend au sud-est de Shanghaï vers une mer grise sillonnée de porte-conteneurs, à une station de métro du Maglev, le train à lévitation magnétique qui vous emmène, en sept minutes et à plus de 400 km/h, à l'aéroport international de Pudong. La "rue" dans laquelle est installé Ilog est bordée de nouveaux bâtiments à divers stades d'achèvement. Plus loin, on reconnaît le sigle de SAP, l'éditeur allemand de progiciels, qui a déjà installé ici l'un de ses cinq "focus labs" – centres de R & D spécialisés – au monde.

Ilog, qui propose à ses clients des logiciels et services pour améliorer les prises de décision et gérer des environnements en changement, rassemble dans sa nouvelle base de Pudong quelque 60 salariés chinois : "C'est de plus en plus difficile de recruter dans le monde de bons mathématiciens pour la programmation. Les jeunes en Occident craignent de plus en plus la concurrence de Chinois ou d'Indiens bon marché. L'avantage au niveau des coûts ne va pas forcément durer : par exemple, si le yuan se renchérit, les coûts s'élèveront. Mais ici, nous avons 100 réponses pour chacune de nos offres d'emploi ", poursuit Pierre Haren.

CAPITAL D'INTELLIGENCE
Ce n'est pas He Jifeng qui dira le contraire : ce professeur réputé de l'ECNU, grand monsieur au visage sculpté, mi-mandarin, mi-gentleman britannique – il a passé quinze ans à Oxford, au Royaume-Uni –, dirige le Software Engineering Institute de l'ECNU. Il estime que si 20 % du PIB de Shanghaï provient désormais des technologies de l'information, c'est grâce à la progression spectaculaire de l'éducation en Chine. "Rendez-vous compte qu'en Chine le nombre d'étudiants a été multiplié par deux en cinq ans. Peu de pays dans l'histoire ont connu un tel bond. Quand vous avez de plus en plus de jeunes gens éduqués, vous vous retrouvez avec de plus grandes capacités en personnel qualifié. C'est un important capital d'intelligence", dit-il. Quelque 5,6 millions d'étudiants chinois ont été diplômés en 2008, contre un million il y a dix ans.

Cette "mise à jour" intellectuelle est indissociable d'un autre mouvement : l'envoi d'étudiants chinois à l'étranger. En 1978, le dirigeant réformateur Deng Xiaoping avait surpris son entourage quand il proposa d'en envoyer des dizaines de milliers – et non quelques dizaines comme l'imaginaient les apparatchiks soucieux de pureté idéologique. Depuis, 1,2 million de Chinois sont partis étudier à l'étranger. 144 000 l'ont fait rien qu'en 2007 – à leurs frais pour 80 % d'entre eux. Les Chinois représentaient ainsi plus de 26 % des doctorats d'ingénierie et de sciences attribués aux Etats-Unis en 2006 – soit le premier groupe national non américain et plus du double des Indiens, davantage présents dans les autres filières.

Cette migration des cerveaux, là aussi l'une des plus prodigieuses de l'histoire moderne, a longtemps laissé croire que la Chine accusait un "déficit" en intelligence : les statistiques officielles montrent en effet que seul le quart de ces " cerveaux " est revenu en Chine. Avec l'avènement de la globalisation, l'équation n'est plus si simple : elle doit intégrer de multiples composantes, et la Chine est loin d'y être perdante. "On ne parle plus de migration des cerveaux, mais de circulation des cerveaux, avec beaucoup d'allers et retours. Au départ, ceux qui ne revenaient pas étaient considérés comme des traîtres . Ensuite, vous avez eu toutes sortes d'incitations au retour, mises en place par les autorités, comme à Shanghaï : on offre des bourses pour les scientifiques, des avantages matériels. C'est encore vrai, mais le ton a aussi complètement changé : le gouvernement dit : Restez à l'étranger si vous voulez, grâce à vos réseaux sur place, vous êtes pour nous des atouts là-bas ", explique Shen Wei, un Shanghaïen qui enseigne à l'ESSCA, l'une des écoles de commerce d'Angers, et rédige sa thèse de doctorat pour l'université de Loughborough, au Royaume-Uni, sur les hai gui – les "tortues de mer", comme on appelle en Chine ceux qui "reviennent d'outre-mer".

SIRÈNES DE LA MÈRE PATRIE
La nouvelle passion des multinationales pour les cerveaux chinois attire désormais des pointures : ainsi, En Li, un Shanghaïen docteur en biologie du MIT (Massachusetts Institute of Technology), est-il revenu diriger le nouvel Institut Novartis pour la recherche biomédicale tout juste créé à Shanghaï. D'autres retournent en Chine faire fortune : Shi Zhengrong, Pdg de Suntech Power, est parti en Australie en 1988 avec une bourse. Il y obtint son doctorat sous la direction d'un spécialiste de l'énergie solaire, avant de revenir presque par hasard, en Chine, en 2000, mettre en pratique ses connaissances : c'est aujourd'hui le roi de la cellule photovoltaïque et la septième fortune de Chine. Isabelle Shi, une biologiste partie à Grenoble faire sa thèse en 1989, avec son mari chimiste, est revenue monter une start-up dans l'un des 35 incubateurs de Shanghaï, où elle a mis au point un procédé d'application du carbonate de calcium qui rend le papier plus blanc et plus facilement imprimable. Partie d'un bureau avec une comptable, elle emploie aujourd'hui 60 chercheurs, et près de 600 ouvriers dans quatre usines. "On a travaillé jour et nuit. Il ne suffit pas de rentrer de l'étranger : beaucoup ne réussissent pas, car la concurrence est féroce. Mais le rythme de développement est tel en Chine qu'il y a plein d'opportunités quand on trouve la bonne niche", nous assure-t-elle.

Ces cadences qui s'accélèrent ont fait évoluer les comportements : "Le citoyen-consommateur chinois est de plus en plus mature, il sait qu'il a le choix. L'obtention d'un passeport n'est plus aussi déterminante qu'avant : ils sont nombreux à préférer garder leur nationalité chinoise. Beaucoup veulent partir à l'étranger pour un temps court, car ils craignent de rater des occasions en Chine. D'autres se demandent même pourquoi partir, car ils peuvent obtenir en Chine leur MBA, que toutes sortes d'institutions étrangères offrent", poursuit Shen Wei, le spécialiste des hai gui.
Avec la globalisation de l'offre éducative, des campus entiers délocalisent en Chine : l'université de Nottingham a ouvert un campus à Ningbo, en joint-venture avec un opérateur privé. Près de 3 000 étudiants y sont inscrits. Celle de Liverpool a fait de même à Suzhou. Tous deux sont à moins de 100 km de Shanghaï. Une formule dont la pertinence reste toutefois à prouver. "Les étudiants chinois qui en ont le niveau préféreront toujours une grande université chinoise, qui leur permettra d'ailleurs de partir ensuite à l'étranger, à une université étrangère en Chine", estime un spécialiste de l'éducation.

[ 本帖最后由 sspek 于 2008-10-5 21:58 编辑 ]
发表于 2008-10-4 10:06 | 显示全部楼层
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Pour ceux qui se sont installés de longues années à l'étranger, les sirènes de la mère patrie sont d'autant plus séduisantes que le "rêve américain" – ou australien, ou français – a perdu, à l'épreuve du temps, de ses couleurs. "Les étudiants chinois partis faire leur vie depuis plus de dix ans à l'étranger se mettent à douter. Ils ont un peu de nostalgie et, surtout, se rendent compte que ceux qui étaient restés en Chine font plus d'argent qu'eux. On reçoit sans arrêt des courriels, des coups de fil de Chinois à l'étranger qui disent : Voilà, j'ai vendu ma maison, ma voiture, je suis prêt à revenir ", rapporte George Li, directeur de Bole, un cabinet de chasseurs de têtes qui s'est fait une spécialité de dénicher les meilleurs gestionnaires chinois pour multinationales. George Li estime que son cabinet a accumulé une connaissance très fine de ce segment : souvent, il coiffe au poteau les filiales locales des "Top 5" du recrutement international. A Shanghaï, ils sont près de 2 000 à faire profession de chasseurs de têtes – 200 "sérieux", d'après M. Li, et une foule de francs-tireurs cherchant à réussir un coup sur ce marché hypermobile, où les cadres chinois les plus cotés changent d'employeur tous les un ou deux ans : "Un client vient de m'appeler pour me dire : George, on a encore perdu notre directeur général ! C'est pas toi qui nous l'as pris ? En tout cas, veinard, c'est bon pour tes affaires… ", sourit George Li, de son bureau qui domine le parc de la place du Peuple, au 25e étage du Lippo Plazza.

Lui qui fit partie de la dernière vague de jeunes envoyés à la campagne à la fin de la Révolution culturelle, et a bâti tout seul son "rêve chinois" à Shanghaï (grande villa, vaste jardin et berger allemand…) sans jamais quitter la Chine, arpente virtuellement la planète en quête du bon spécimen parmi les "tortues de mer" tentées par le retour au bercail. "Mais attention, on préfère ceux qui ont fait leurs preuves, qui ont dû se battre à l'étranger. Depuis peu, on trouve beaucoup de jeunes de familles riches – les parents leur ont payé des études à l'étranger, leur ont offert un appartement en Chine – mais ils ont rarement de bonnes capacités de survie et abandonnent à la moindre difficulté", ajoute le chasseur de têtes. Cette clientèle fortunée, ou naïve, fait les beaux jours de toutes sortes de marchands d'éducation : écoles et facs étrangères – en premier lieu britanniques – qui vendent aux plus offrants (et souvent aux moins bons élèves) des séjours et diplômes pas toujours bien cotés. Mais la guerre des cerveaux est impitoyable : les "rapatriés" qui sont revenus trop vite, manquent d'expérience ou de relations, restent en rade sur le marché de l'emploi : les Chinois leur ont trouvé un nom, les hai dai, c'est-à-dire les "algues".DES SALAIRES EN HAUSSE
L'échelle des salaires est extrêmement variable en Chine selon les qualifications de la personne, son âge, son expérience et sa nationalité. Le coût prohibitif des expatriations profite aux locaux qui sont passés par l'étranger.
"On raisonne de moins en moins en termes de local et d' expatrié . Les salaires des dirigeants locaux ont dû augmenter de manière spectaculaire : de plus en plus de gens sont bien éduqués, intégrés au marché et ont eu une expérience à l'étranger. Il est très fréquent que les managers chinois reçoivent des allocations logement – de 30 % au départ, puis de 15 à 20 %. En fait, ça leur sert à payer le prêt de l'appartement qu'ils ont acheté", explique Jie Tang. Cette manager de choc de l'industrie du cosmétique a obtenu un MBA à HEC il y a sept ans pour "élargir ses horizons". Elle a jugé qu'elle trouverait plus facilement du travail en Chine qu'en France. Rentrée à Shanghaï, elle est passée par Givenchy, puis Sephora, avant de rejoindre le groupe hongkongais Dickson. Selon le chasseur de têtes George Li, ce sont les jeunes cadres intermédiaires de bon niveau qui sont les plus durs à dénicher : "Ceux qui ont de 3 à 5 ans d'expérience, un très bon anglais et des diplômes, gagnent facilement de 1 500 à 2 000 euros par mois, contre de 500 à 800 euros par mois en moyenne."


【译文】

中国已经不再满意仅仅是个世界加工厂。通过不平凡的教育努力——五年内大学生数量翻了一番——她正设法成为大家公认的世界灰质(人才)领域的主要工厂之一。在这场新一轮的征战中心,上海,一夜之间出现了许多大学校园,高科技园和研究发展中心。对大学生和受外企青睐的年轻管理层人士调查显示,中国人越来越觉得待在家门口不是那么难了。

忘掉那些廉价的打工大军吧:中国现在正经受一场革命,一场智力革命。上海既是一个加工厂,又是一个战场。这是这个国家最引人注目的变革:人们建起了占地好几公顷的研究中心,实验室和科技园。微软,诺华,意法半导体,IBM…?在几乎不到一年的时间里,他们全都在研究发展中心(R&D)建立了基地,那里的中国数百名脑力工作者将会思考——其中一些人已经开始思考——如何对他们的产品进行新形式的应用。上海三所重点大学的“新校区”招收了将近10万人。

(这里)并不是只有数学好的人才:很少有跨国公司能抵住诱惑不把亚洲总部搬到上海去,那里还吸引着高能力的管理人才。一些人带着文凭从国外回来了,另一些,不能说他们是流亡,而是留在当地教育市场提供教育服务:中国是世界上扩展最快的教育市场。

对于事业刚开始的实习,彭敏嘉(音译)因为选择太多而实在不知如何决定。一头黑色的长发以及可爱的长相,掩盖了她在数学方面的非凡天赋。她是位于中国南方中心的湖南省一位地理教授的女儿,最终决定前往位于广东附近的深圳的一家私企就职,从很小时就对数字感兴趣。她已经为同济大学赢得很多次数学竞赛,该大学位于上海,是中国在科技领域最富盛名的大学之一,她在国家大学入学考试——高考之前就被提前录取了。

远离家乡,她在这所多彩的大学得到充分展现,那里的每一个学院都是由不同的建筑师设计的,同时她还发现学校里和她的才智竞争的还有很多人。她首先调查了能提供她去美国,德国或意大利留学的奖学金情况,但(结果是)如果要去这三个地方,就需要她将来从事研究性的工作。然而敏嘉并不打算被束缚在一个实验室里:“我想从事些更实用的(专业)”,她说。通过互联网她发现了Paritech,法国的一个工程师学校集团,该校面向同济提供“工业风险预防措施专业的学位”。对此很感兴趣,她成为候选人,并被选为由阿柯玛公司提供的七个奖学金名额中的一员,这是一家设在中国的法国化学集团。该公司将支付中国学生在巴黎矿业学校(ENSMP)居住及实习期间的费用。

在这场全球化过程中发生的结合,法国雇主心中自有一笔明白帐。“我们的机构在中国发展的非常快,需要一批懂得如何工作的人”, Sabine de Villoutreys ,阿柯玛中国公司人力部经理评论说。“在法国有一些中国工程师非常聪明出色,但他们的参考工资是以欧元计算的。尽管我们需要非常专业的人才,但也不能支付他们超过本地区标准的工资。我们的战略是把人才‘地区化’:用本地的工程师取代法国工程师。因此我们选择一些像敏嘉这样的学生离开中国,而我们负责提供他们协议范围内的费用”。


超级学园
这种从源头开始的对中国工程师的招聘战略对一些公司来说是非常新颖的。它的出现表现了由中国“灰质“引起的贪婪:我们从各个方面对他们进行争夺。受到爆炸式上升的物价的压力,中国开始了艰巨的生产设备技术的更新。日本和台湾已经开始进行,却没有中国这么快。只要看投资商疯了似的涌向上海的节奏就行了:在紫竹科学园,上海新诞生的五个高科技园之一,Steven Sun,紫竹商会副主席,对紫竹2003年开放以来前来安置的外企做了统计:已经有将近60家集团,投资总值已达35亿美元。“这里80%的公司都是研究性的,几乎没有制造业类的”,孙先生肯定的表示。目前正在全力建设中的微软的R&D中心,将在08年末对外开放,届时将迎来1000名研究人员。而数百个中国国家实验室也选则了在这里安家。

盘绕在上海南部的黄浦江的拐弯处,玻璃和钢铁建成的大楼,喧哗纷扰背后的生态布置(一个高尔夫球场,一片树林,一些水流曲池:一位西班牙风景画家对这里进行了总体设计),紫竹是新一代的公园,以掌握有相当多的“人才”为理念而设计的。交通大学和华东师范大学的新的超级校区正好是面对面,一条笔直的大道把公园分成两半。他们拥有几乎70000名科学技术方面专业的学生。日本欧姆龙,感应器生产专家,已经驻扎紫竹,就是为了在这个人才摇篮获得有利。该公司在紫竹的R&D中心只有不到10名员工是专职人员,剩下的数百名都是从大学里招聘的学生和教授。

“我们的发展战略,就是由政府来建一个剧院。企业们登台布置场景,而大学则负责提供演员”, Steven Sun总结说。这个表演设计非常一厢情愿,在纸上看来很吸引人,但真正的演奏当然不会像乐谱之前预计的那样协调悦耳。“在企业和学院的沟通上存在问题。前者希望很快就能得到结果,获得利润。但大学很难和他们相处好。再有就是官僚主义。在美国,这种合作已经存在了很长时间,在这里却是新出现的”,高评论说,这位正在同济准备着微电子专业的博士论文的学生打算移居国外而不是在紫竹就职,这里的专业要求并不是最高的。

这种供给和需求协调上的问题,长期以来一直或多或少的存在于中国发起的追赶西方的庞大的知识工厂中。“中国人明白要打好底层基础,但在人力资源的素质水平上仍不够。吸引人才的方法不在点子上:领导人对事情有明确的观点,可是往下传递的传输带却停住不前”,法国免疫学家Bertrand提出。



作为Compiegne和上海的两所大学之间一个科研人员交换项目的指导员,他已经在上海待了两年,他选择在任务结束后留在中国。“上海的大学给我提供了一份协议,他们提供整体的费用以及聘请两位研究员的预算。中国人期待一个外国人,比如像我这样的,来吸引人们进入这里,来打开通往国际的大门”,他在办公室里解释说,那里放着关于上海一个大学在城市北边的新校区的资料的箱子(又一个新校区!)。他的实验室在一个刚刚建成的生物科技大厦里,距离校区几百米远。对法国的大学和企业界的隔绝感到失望,Berbrand沉醉在中国的这种一切都在准备要做的冒险中。他说服学院,在同类专业中这是第一次,同一个刚刚起步的中国公司签订协议,那家公司想要在新分子领域发展,并准备提供一部分科研费用。“这是在中国,目前有300名员工,都是在纳斯达克受到好评的,而且还说一年后将达到1000名!他们有钱,但缺少专业人员。这就是为什么我在这里并且对他们有用的地方”,这位研究员称。



在“地球是平的”(圣·西蒙 2006年编订)这本书中,美国记者托马斯弗里德曼描述了一个全球化的世界,在那个世界,智力就像资金和商品一样可以自由流通。这本全球畅销书籍在中国尤其被那些知识最渊博的管理层人士欣赏——我们不该对此置若罔闻。通过生产廉价的商品中国已经调整缩小了传统工业的水平差距,而现在又像一只玩九柱戏的小狗一样突然出现在灰质产业——就拿以美国极大的技术领先地位为象征的软件产业来说:“几乎没人知道中国究竟在信息程序项目的发展上投资了多少:和这里中文的一样,对于到处都是英文的印度,我们对此的了解就更少了。但你可以确定的是几年后在中国将出现一个独立的有影响力的软件销售商”,法国此类产业排名第三的Ilog的创始人及主席Pierre Haren解释说。

这位曾经Sophia Antipolis的尼斯技术研究主管,几个月前刚刚为其为在中国活动而建的四层楼举行了开幕典礼,该楼位于专为软件产业而建的漳江高科科苑的新区。我们正位于一个广阔的平原上,这个平原一直延伸到上海东南的满是集装箱船舶的灰色海域,一直到时速达到400km以上的磁悬浮列车车站,一直到浦东国际机场。Ilog就建在这个平原的“一条街上”,这条街的两边都是各种不同时期完成的新建筑。此外,我们还可以看到SAP的字母缩写,这是德国一家软件出版商,该公司已经把其在世界的五大“焦点实验室”之一建在这里——即R&D专业中心。


Ilog为客户提供可以帮助他们提高决策和管理不断变化的环境的软件,它在新的浦东基地聚集了大约60名中国员工:“现在设计程序的数学工作者越来越难招聘。西方的年轻人越来越担心中国人或印度人的低价竞争。成本(工资)的优势不一定会持续很久:例如,如果人民币升值,成本就会增加。但在这里,我们提供的每个职位都有约100名应聘者”,Pierre Haren继续说。


智力资本
何纪风(音译)并不打算要说相反的事:这位华东师范大学的著名教授,有着雕塑一样面孔的大人物,既有中国儒士的气质,又俱英国绅士的风度——他在英国牛津大学度过了15年,领导着华东师范大学的软件工程学院。他评论称如果说目前上海20%的国内生产总值由信息科技创造,那是因为中国教育的巨大进步。“五年的时间里中国的大学生数量翻了一番。历史上没有哪个国家能达到这种进步。当有越来越多的受过教育的年轻人,个人能力的兼容力也会更大。这会是非常重要的智力资本,他说。2008年中国约有五百六十万大学生获得学位,而十年前只有一百万。

这种知识“更新”和另一项运动密不可分:向外国派遣留学生。1978年,改革派领导人邓小平做了一件让大家惊讶的事,即提议对外派遣数万名留学生——而不是那些盲目追求意识形态纯洁性的官员想象的仅仅数十人。从那以后,已经有一百二十万中国人出国求学。2007年的144000人中的80%是完全公费的。2006年中国超过26%的工程和科学专业的博士学位是在美国取得的——是除美国本土外的最大民族团体,是印度人的两倍多,在其他专业上还要更多。
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发表于 2008-10-4 10:06 | 显示全部楼层
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这种人才迁移在近代历史上也算得上是规模最大的迁移之一,长期以来已经让大家认为中国已经在知识分子上显出“赤字”状态:官方数据显示实际上这些“大脑(人才)”中只有四分之一返回了中国。随着全球化的到来,就不能再这么简单的计算这个等式了:需要纳入多种成分,中国根本就不是输家。“有许多出国的和回国的,我们不再说这是人才的迁移,而是人才的流通循环。起初,那些没有回来的人被视为叛变者。后来,各种鼓励他们回来的措施被当局实施,如上海当局所做的:我们为科学家提供奖学金和物质上的利益。这个事实仍然没有改变(很多留学生不回来),但语气已经完全变了:政府说:如果你愿意就待在国外吧,多亏了你们在当地形成的人脉网,这是我们在那里的砝码资本”,沈伟(音译)解释说,他是一位在ESSCA授课的上海人,这是昂热的一所商业学校,他现在在准备申请英国拉夫堡大学的关于海龟的博士论文,在中国我们通常这么称呼那些“从海外回来的人”。



跨国公司对中国人才表现的新青睐现在吸引了那些高材生:如,上海人李恩,麻省理工科技学院生物专业博士,他回来管理一个刚刚在上海建立的进行生物制药研究的诺华研究院。还有别的返回中国的也获得了成功:施峥嵘,太阳能科技公司的总裁,在1988年带着奖学金去了澳大利亚。在那里他得到了太阳能专业的博士学位,在2000年返回中国前几乎是偶然的做了决定:而现在他已经是光电池业之王,是中国第七富有的人。伊莎贝尔·史,格勒的一位生物学家,和她的化学家丈夫在1989年一起做了论文,回来在上海启动了35个人工孵化箱的一个,在那里她发明应用碳酸钙的方法,以此让纸张更白更容易打印。在自己的办公室做会计员,现在她已经雇用了60名研究人员以及将近600名工人在四个工厂工作。“我们夜以继日的工作。仅仅从国外回来是不够的:许多人就没有成功,因为竞争太激烈了。但这就是中国发展的节奏,只要找到一个好的中心点就会充满机会”,她向我们保证说。





这种加速的节奏促进了事情的发展:“中国的消费者越来越成熟,他们清楚选择权在他们那里。得到一个护照不再像以前那样重要了:很多人宁愿保留自己的中国国籍。许多人因为害怕错过中国的发展机遇而只打算短期出国。另一些人甚至还要问为什么要出国呢,在中国也同样能取得所有外国大学提供的MBA的学位”,海龟中的一位专家,沈伟继续说。

随着受教育机会的全球化,全部的校园都搬到中国来了:诺丁汉大学与一家私企合作在宁波开了一个校区。有将近3000名学生注册入学。利物浦的一所学校在苏州做了同样的事。这两个城市距离上海都不到100千米。贴切的说法还有待证明。“中国的大学生仍然更愿意选择一所中国的重点大学,那所学校可以在以后送他们出国或是去中国的外国大学学习”,一位教育专家评论说。



对于那些已经在国外定居多年的人来说,祖国母亲的诱惑要比“美国梦”——或澳大利亚法国——更有吸引力,后者已经随着时间的考验失去了它的颜色。“那些出去在国外生活了十年以上的中国学生开始犹豫怀疑。他们有一点思乡,但更重要的是认识到,那些留在中国的赚的要比他们多。我们不断的接到从国外发来的电子邮件和电话,他们说:就是这样,我已经卖掉了房子卖掉了汽车,我准备回去了”,伯乐公司经理乔治·李说,这是一家专为跨国公司寻觅最好的中国主管的猎头公司。乔治·李称他的公司已经针对这一环节积累了非常细致的了解:他经常把进行跨国招聘的公司中的前五名的当地子公司作为界点。在上海有将近2000家所谓的猎头公司,而据李所称,只有200家是“可靠的”,有些中国最高级的管理人员每一两年就要换一个雇主,于是就有一群打游击似的人努力尝试在这个超级灵活的市场做成一笔买卖:“一个客户刚刚给我打电话说:乔治,我又一次失去了我们的总经理!这不是你给我们找的吗?不管怎么样,你这个走运的家伙,这对你来说是笔好买卖…”,乔治·李在他位于Lippo Plazza的25楼高的办公室笑着说,在那里可以俯瞰人民广场公园。






他是文化大革命中最后一批下乡青年的一员,在上海一个人建筑着自己的“中国梦”(拥有大别墅,大花园,德国牧羊犬…)从没有离开过中国,却通过在那些试图回到家乡的“海龟”中寻找好的典型而可能已经走遍了地球。“但要注意,我们更喜欢那些已经证明了自己的价值,那些在国外打拼了的人。我们几乎没有找过那些富裕家庭出来的年轻人——他们的父母供他们在国外的学习,为他们提供在国内的公寓——但他们自己却很少有能力生存,连最简单的困难都要放弃”,这位猎头补充说。


这种有钱的,或者说是天真的顾客,给各种教育商人带来了好日子:小学或是外国学院——首先是英国——出售居留证和文凭给那些出价最高的人(通常都是成绩不太好的学生)。但这场人才战争是严酷的:那些回来的太快的,缺少经验或是关系,只能在求职市场停下来:中国人给他们起了个名字,海带。

高工资
中国的工资等级根据个人能力,年龄,经验和国籍不同,有非常大的差别。给去过海外的人提供高工资的情况给那些出过国的人带来好处。对本地和海外的差别“我们考虑的越来越少。本地的管理者的工资有了极大的增长:越来越多的人是受过良好教育,融入市场并有过出国的经历。中国的经理能得到住房补贴这是非常常见的——一开始是30%,后来是15%到20%。这笔钱正好可以让他们支付购房贷款”,唐洁解释说。这位化妆品公司的经理七年前为“开阔自己的视野”而考取了MBA学位。她称她在中国找工作要比在法国更简单。回到上海后,她先去了Givenchy,后来又去了Sephora,最后在香港加入了Dickson集团。根据乔治·李,有能力的年轻中层管理者是最难找到的:“那些有3到5年经验,英语很好,有各种文凭证书的人,每个月可以很轻松的赚到1500到2000欧元,而普通的每月只能拿到500到800欧”。
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