【世界报】Au CCP, les échéances de 2022 se préparent dès aujourd'hui

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Au Parti communiste chinois, les échéances de 2022 se préparent dès aujourd'hui
LE MONDE | 05.12.09 | 14h21  
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2009/12/05/au-parti-communiste-chinois-les-echeances-de-2022-se-preparent-des-aujourd-hui_1276535_3216.html#ens_id=1276599

La nomination de jeunes étoiles montantes à des postes de chef de province du Parti communiste chinois, en début de semaine, indique que les actuels responsables du Parti sont à la manœuvre pour assurer leur succession, voire la succession de leurs successeurs, dans la perspective des prochains Congrès du PCC, en 2012 et 2022...
Le 18e Congrès de 2012 verra l'actuel secrétaire général du Parti - et président de la République -, Hu Jintao, passer la main au terme de son second mandat. Il devrait, en toute logique, être remplacé par le vice-président, Xi Jinping, nommé à ce poste au dernier Congrès grâce à l'appui du prédécesseur et rival de M. Hu, l'ancien président Jiang Zemin.
L'une des nominations de cette semaine a particulièrement frappé les observateurs des questions politiques chinoises : celle d'un autre M. Hu - qui n'est pas apparenté au numéro un chinois -, un certain Hu Chunhua, qui va devenir secrétaire du Parti pour la province de Mongolie intérieure. Considéré comme un protégé de Hu Jintao, cet homme de 46 ans vient de connaître une ascension remarquable en accédant au rang de chef provincial du Parti, puisqu'il n'était jamais qu'un simple gouverneur de la province du Hebei, un poste d'importance inférieure. Mais cet ancien leader de la Ligue de la jeunesse communiste, qui a passé de surcroît vingt ans au Tibet comme cadre de haut rang, a littéralement marché sur les traces de son mentor, le président Hu : ce dernier avait lui aussi été le chef de la Ligue (1982-1985) et fut le chef du parti à Lhassa entre 1988 et 1992.
CHAISES MUSICALES
Selon le professeur Joseph Cheng Yu-shek, de la City University of Hongkong, cette nomination permet peut-être d'entrevoir qui seront "les principaux responsables de la 6e génération des leaders du Parti, au terme du 20e Congrès de 2022"... Car si le vice-président Xi Jinping paraît assuré de devenir le numéro un en 2012 et d'être reconduit à son poste au Congrès de 2017, Hu Chunhua pourrait bien s'être placé, selon les observateurs, dans la meilleure des positions pour le remplACer dans onze ans ! "Il est clair que Hu Jintao s'efforce en ce moment d'assurer la nomination du successeur de son successeur, explique le Hongkongais Willy Lam, ancien journaliste et expert de la politique chinoise. Pourquoi ? C'est très logique : en 1992, Deng Xiaoping s'était assuré que Hu Jintao remplace (l'ancien chef du Parti et président) Jiang Zemin. Au 17e Congrès de 2007, Jiang (qui n'avait plus aucune position officielle) avait réussi à faire nommer son protégé Xi Jinping à un rang élevé au sein du Comité permanent du bureau politique, l'instance suprême du PCC. Hu Jintao fait donc à Xi Jinping ce que Deng Xiaoping fit à Jiang Zemin... Qui a dit que la politique chinoise était ennuyeuse ?"
Ce jeu de chaises musicales révèle à quel point les luttes de tendance sont récurrentes dans ce système opaque. La nomination d'un autre allié de Hu Jintao, le ministre de l'agriculture Sun Zhengcai, lui aussi un "jeune" de 46 ans, au poste de secrétaire pour la province de Jilin, est également une indication que l'actuel chef du Parti s'efforce de placer ses hommes.
Car, dans la perspective de 2020, M. Sun pourrait bien devenir le successeur de Li Keqiang, actuel vice-premier ministre et vraisemblablement futur premier ministre, que son mentor Hu Jintao aurait voulu pour successeur. Un espoir déçu quand, en 2007, le "retraité" Jiang Zemin a réussi à faire nommer à la vice-présidence son poulain Xi Jinping... Si M. Jiang a réussi, depuis les coulisses, à garder son influence, il est à parier que Hu Jintao, qui abandonnera ses fonctions de secrétaire du Parti et président de la République en 2012, conservera son poste stratégique de chef de la puissante Commission militaire centrale. Comme l'avait fait avant lui son rival Jiang Zemin...
Bruno Philip (Pékin, correspondant)

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