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19/08/2010 | Mise à jour : 21:42 Réactions (47)
Des ouvriers de la région de Pékin. Crédits photo : AFP
Vingt-sept régions ont procédé à des revalorisations salariales depuis les grèves du printemps.
Rien n'arrête la vague déclenchée par la révolte des ouvriers chinois. Une à une, chaque province de l'empire du Milieu revoit à la hausse son salaire minimum d'au moins 20%. Mercredi, c'est la province du Quinghai, dans le nord-ouest du pays, qui a annoncé qu'elle relèverait de 28,8% son salaire minimal mensuel en le portant à 770 yuans (85 dollars). C'est la vingt-septième autorité régionale à franchir le pas depuis les grèves déclenchées au printemps dans les usines des grandes entreprises comme Honda ou Foxconn. Une onde de choc qui a démarré dans les dynamiques régions côtières et devrait bientôt toucher les quatre dernières provinces pauvres de l'Ouest, selon le quotidien officiel China Daily.
Dans la province méridionale du Guangdong, la rémunération mensuelle minimale est passée de 660 à 1030 yuans, soit 119 euros. À Pékin, elle a été relevée de 20% à 960 yuans (111 euros) depuis juillet. Mais c'est à Shanghaï que le salaire minimum est le plus élevé, avec 1120 yuans (129 euros). Un changement de cap fondamental depuis le gel des salaires qui avait été imposé en novembre 2008 par les autorités centrales pour faire face à la récession mondiale. La reprise économique rapide avec un taux de croissance de plus de 10%, alliée à la pression sociale dans les usines, a convaincu les autorités de lâcher la bride.
Éviter un dérapage social
Rassurés par la capacité de rebond de l'économie qui est devenue le moteur de la croissance mondiale, les dirigeants chinois estiment que la priorité est désormais d'éviter un dérapage social en redistribuant du pouvoir d'achat.
Car à l'heure où le PIB de la Chine s'envole pour dépasser celui du Japon, une large part de la population se sent exclue de la croissance et gronde. «Il y a une très forte pression sociale sur le gouvernement car les gens constatent que le fossé entre riches et pauvres se creuse», explique Dong Runqing, avocat spécialisé dans le droit du travail à Shanghaï.
La spéculation immobilière ne fait qu'accroître ces écarts et les efforts du gouvernement pour enrayer l'envolée des prix ont été infructueux. «L'ajustement du salaire minimum aurait dû se faire beaucoup plus tôt car l'économie chinoise est sortie rapidement de la crise», estime Yang Yansui, expert à l'université Tsinghua.
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